L’IRCAM amplifie l’invisible
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En 2019, l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique, a lancé IRCAM Amplify, sa filiale de commercialisation d’innovations audio, pour devenir la référence en matière de son au service des marchés, des nouveaux usages et des entreprises.
Rendez-vous au centre Pompidou, en plein cœur de Paris, pour découvrir le siège de l’IRCAM : l'Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique. C’est ici, dans les locaux de cette institution quarantenaire, qu’est né le projet IRCAM Amplify, une société qui se positionne comme le lien entre le monde de la recherche et celui de l’industrie, sorte de clé de voûte d’une mécanique bien huilée, qui en plus de permettre aux innovations internes à l’IRCAM de voir le jour sous une forme commerciale, fait office de catalyseur pour l’industrie et pour la recherche. Sur place, on retrouve différents studios, laboratoires et salles de concert où se mêlent recherche scientifique, création musicale et innovation technologique. Les projets menés par Ircam Amplify touchent à des domaines variés comme le design sonore, l'audio 3D, la synthèse vocale, les nouveaux instruments ou l'interaction geste et son. A la frontière entre recherche et industrie, science et émotions, IRCAM Amplify a une mission claire : proposer des outils à ceux qui composent la bande son de notre époque.
IRCAM Amplify est né à l'initiative de Nathalie Birocheau, directrice générale, et Hugues Vinet, directeur scientifique. Tous deux sont issus de l'IRCAM, où ils ont occupé respectivement les postes de directrice du développement et de la valorisation, et de directeur de la recherche. Avec ce lancement, leur objectif était de créer une filiale qui puisse valoriser les résultats des recherches menées à l'IRCAM, en les transformant en produits ou services innovants, Nathalie Birocheau déclare : “Avec le lancement de cette société, nous offrons la possibilité à de nombreuses entreprises de profiter de l’expertise de l’IRCAM, grâce à des innovations utiles dans de nombreux secteurs comme la santé, le divertissement, l’éducation ou la mobilité.”
En s'appuyant sur le savoir-faire et la renommée de l'IRCAM, reconnu internationalement comme un pôle d'excellence interdisciplinaire autour des sciences et technologies du son et de la musique, la jeune pousse bénéficie de l’expertise de plus de 200 chercheurs, ingénieurs, artistes et étudiants, qui travaillent chaque année sur des thématiques allant de l'acoustique à la cognition, en passant par la synthèse sonore, la spatialisation, l'interaction gestuelle ou la représentation musicale. “IRCAM Amplify est une sorte de prolongement naturel de l'IRCAM” déclare Nathalie Birocheau. “C’est une entreprise qui propose des solutions qui répondent aux besoins et aux attentes des utilisateurs finaux, tout en respectant les valeurs de l'institut : l'exigence scientifique, la créativité artistique et l'éthique sociale.”
Dans le détail, IRCAM Amplify travaille sur le développement de solutions sonores sur trois axes principaux. Premièrement, “Le son comme espace”, qui décrit la conception d’environnements sonores immersifs et interactifs, qui permettent de créer des expériences sensorielles et émotionnelles uniques. Par exemple, IRCAM Amplify a développé une application mobile qui permet aux visiteurs du musée du Louvre de se plonger dans l'univers sonore des œuvres exposées, grâce à une technologie de spatialisation 3D. Deuxième axe, “Le son comme interface” qui consiste en l'utilisation du son comme un moyen d'interaction entre l'utilisateur et son environnement, que ce soit pour communiquer, apprendre ou se divertir. Un exemple : la conception d’un dispositif qui permet aux enfants sourds ou malentendants d'apprendre à parler grâce à une synthèse vocale expressive et adaptative.
Et enfin, troisième axe, “Le son comme matière” qui décrit l’exploration des possibilités offertes par le son comme un matériau créatif, qui peut être modifié, transformé ou combiné avec d'autres médias. Sur le sujet, IRCAM Amplify a réalisé un projet qui permet aux musiciens de composer de nouvelles mélodies grâce à l'intelligence artificielle. Bien-sûr, tous ces domaines sont des thèmes sur lesquels l’RCAM travaillait déjà avant le lancement d’Amplify, mais comme nous le rappelle Nathalie Birocheau “Le fait de développer des produits sur ces thèmes là joue un rôle de catalyseur pour le travail des équipes de recherches”. Car en effet, lorsqu’une invention est traduite en un produit commercialisé, cela permet d’accumuler un certain nombre d’informations uniquement collectables en utilisation in situ. Ainsi, la recherche nourrit l’industrie, l’industrie nourrit la recherche, créant un véritable cercle vertueux.
Si cette filiale est encore très jeune, elle ne manque pas d’ambitions, puisqu’à termes, IRCAM Amplify s’est fixé quelques un objectif de renforcement du rayonnement et de l’impact de l’IRCAM au sens large. A moyen terme, IRCAM Amplify souhaite accompagner la transformation numérique et culturelle des entreprises, en leur apportant des solutions sonores adaptées à leurs enjeux et à leurs valeurs. Participer à l'éducation et à la culture, en rendant le sonore accessible et compréhensible par tous, et en valorisant la diversité et la richesse des expressions sonores. Soutenir la création artistique et musicale, en offrant aux artistes des outils et des espaces d'expérimentation.
Et enfin, à plus ou moins long terme, IRCAM Amplify souhaite se lancer dans une nouvelle aventure, en devenant aussi un incubateur de start-up. Si le projet est bel et bien dans les tuyaux, Nathalie Birocheau déclare que l’incubation d’entreprises innovantes dans le domaine du son débutera lorsqu’ils auront rencontré “La perle rare” dit-elle “Nous avons rencontré beaucoup de projets très prometteurs, et nous poursuivons nos recherches.” En véritable trait d'union entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée, entre la science et l'art, entre la technologie et l'émotion. IRCAM Amplify veut être le vecteur du son de demain, une onde innovante, créative et humaine.
Lancée en 2019 au sein de l’IRCAM, cette filiale profite du travail de 200 chercheurs. Quelques mois plus tard, une première levée de fonds a été réalisée auprès de la Banque des Territoires, Believe et E.T.R.E pour un montant d’1.8 millions d’euros, permettant à la filiale de se développer et de voir l’avenir avec sérénité.
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