Renault Group lance sa Refactory
“
En 2020, Renault annonçait la transformation de son site de Flins, dans les Yvelines, en une usine entièrement dédiée à l'économie circulaire. Baptisée Refactory, elle est le bras armé du groupe Renault pour atteindre ses objectifs en termes d'impact environnemental et de métamorphose de notre mobilité.
Prenons la route vers l’ouest pour se rendre à Flins, dans les Yvelines, fief historique de Renault. En arrivant sur place, il est difficile de louper l’immense complexe industriel de la marque au losange. Face à nous se dressent plus de 200 hectares desquels sont sortis certains des modèles les plus emblématiques du parc automobile français : 4cv ou dauphine pour les plus âgés, Twingo ou Clio pour les plus jeunes. En poussant les portes de l’usine, une réalité nous frappe : la manufacture septuagénaire est en train de s’offrir une seconde jeunesse. Peu à peu, les Renault Zoé dernier modèle à être assemblé sur place, voient leur production se délocaliser au profit de l’une des nouvelles raisons d’êtres du groupe Renault : l’économie circulaire. Baptisé Refactory, cette usine tournée vers l’avenir se positionne comme pionnière dans une époque marquée par la métamorphose de notre mobilité.
Si la métamorphose du modèle ancestral de l’industrie automobile semble inévitable, nous sommes tout de même en mesure de nous poser une question : pourquoi avoir choisi le site de Flins comme théâtre de la mue d’une entreprise supercentenaire ? Pour le savoir, il faut se plonger dans l’histoire de l’usine. Ouverte en 1952, pour motoriser la France d'après-guerre, l’usine a toujours été un centre d’innovation pour le groupe Renault. Depuis son ouverture, plus de 18 millions de véhicules sont sortis du ventre de Flins, de la dauphine, emblématique des années 50, au modèle Zoé, bien ancré dans le troisième millénaire.
En réalité, l’usine n’a jamais cessé de se réinventer, sa métamorphose en refractory est donc loin d’être une hérésie. Mais en plus de cette justification historique, François Evrard, le directeur du projet nous indique que l’emplacement même du site est idéal en raison de sa proximité avec de grandes aires urbaines. “La sphère d’influence d’un site comme celui-ci est d’environ 200 kilomètres” dit-il. “En étant placé dans les yvelines, nous sommes à portée de tout le bassin parisien, d’une partie de la normandie, et de la vallée de la loire, cet emplacement était, à l’origine, compétitif pour des raisons de distributions, et l’est d’autant plus aujourd’hui dans une optique d’économie circulaire ou les flux vont et viennent depuis notre site.”
A Flins, cette Refactory bénéficie donc d’un bel héritage historique, d’un large bassin de clientèle, mais aussi d’un espace vaste de 200 hectares, qui jadis accueillait plus de 20.000 employés. Aujourd’hui, 2.000 salariés travaillent sur place pour assembler les modèles Zoé, ce qui laisse non seulement l’espace aux nouvelles activités de s’installer, mais qui permet également d’imaginer l’avenir de l’usine avec une main d'œuvre déjà sur place. François Evrard le rappelle “L’un des objectifs principaux de ce projet est non-seulement de conserver ces 2.000 emplois, mais aussi, à horizon 2030, d’en créer 1.000 supplémentaires”.
François Evrard tient à le rappeler : “il ne faut pas confondre la stratégie générale d’économie circulaire du groupe, et les activités de la Refactory en tant que telle. A l’échelle du groupe, la stratégie se divise en 3 grands axes : La création d’une filiale nommée “Future Is Neutral” dédié à la récolte de fonds de partenaires dédiés au financement d’activités liées à l’économie circulaire. Le lancement d’un programme dédié au réemploi de batteries automobiles usagées, par exemple dans le stockage d’énergies renouvelables ou l’alimentation de bâtiments. Et enfin, le lancement de cette Refactory, qui en son sein, regroupe plusieurs activités.
En tant que responsable du projet, François Evrard nous aide à décortiquer la ségmentation des nouvelles activités du site de Flins : “Ici, nos actions sont organisées autour de quatre grands pôles” Dit-il “Re-Trofit”, en charge de la rénovation et de la personnalisation des véhicules thermiques ou électriques, notamment pour prolonger leur durée de vie ou les adapter aux nouvelles normes. “Re Energy”, consacré à la gestion du cycle de vie des batteries électriques, depuis leur production jusqu'à leur recyclage en passant par leur réparation, leur réutilisation ou leur valorisation énergétique. “Re-Cycle”, le pôle en charge du recyclage des matériaux issus des véhicules en fin de vie, ou des batteries usagées, dans le but de fabriquer de nouvelles pièces. Et enfin, “Re-Start”, un centre d’innovation, de formation et d’incubation de start-up.
Selon François Evrard, “Sans ce quatrième volet, impossible d’imaginer une stratégie d’économie circulaire pérenne [...] Nous avons à apprendre les uns des autres, notre relation avec les start-up est très intéressante, ils nous permettent de penser l’industrie différemment, et on leur permet de réaliser certains projets avec la mise à disposition de matériel. Chacun y trouve son compte et tout le monde avance dans le même sens”.
Si le groupe Renault met en place toute cette stratégie, c’est pour atteindre une liste d’objectifs ambitieux, dont l’échéance approche à grands pas. Engagé à réduire son empreinte carbone et à contribuer à la lutte contre le changement climatique, en cohérence avec les accords de Paris (qui visent à atteindre la neutralité carbone en Europe dès 2040 et dans le monde d'ici 2050).
Au programme, Renault prévoit, en premier lieu, de poursuivre le développement de sa gamme électrique, avec l’objectif de devenir 100% électrique en Europe d'ici 2030, ce qui permettrait de réduire les émissions à l'usage de ses véhicules de 35% en 2025 et 65% en 2030. En plus de cette électrification, les modèles en circulation verront leur cycle de vie changer drastiquement, passant par la case réparation, rénovation ou recyclage au lieu de terminer à la casse.
Pour conclure sur cette métamorphose, François Evrard se dit évidemment confiant en ce qui concerne l’avenir de l’industrie automobile “Nous sommes au tout début d’une nouvelle ère, notre métier est en pleine transition, donc notre but dans ce contexte, c’est de se positionner dès maintenant comme des pionniers, en espérant que d’autres nous suivront dans cette voie”.
D’ici 2030, le site de Flins a pour ambition d’atteindre une capacité de 20.000 réparations de batteries électriques par an, tout en devenant la première usine européenne d’économie circulaire dédiée à la mobilité avec un bilan CO2 négatif. Par ailleurs, le groupe s’est donné l’objectif de franchir la barre des 30% de matériaux recyclés dans leurs nouveaux véhicules, et de doubler le chiffre d’affaires liés aux pièces de réemploi.
Vos commentaires
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique.Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique.Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique.